Petroleum engineer, founder of the parachemical company EECA, Dominique Rio has designed a new process for regenerating used oils, suitable for limited deposits of lubricant waste in small or isolated territories, like the islands. The first regeneration unit implementing this disruptive innovation is planned in Reunion Island.
SC2EI : design and equipment company for the environment and industry. This name is worth remembering. Its founder, Dominique Rio, a inventé un procédé révolutionnaire de régénération des huiles usagées. La première unité mettant en œuvre ce procédé est en projet à La Réunion. Ingénieur formé à IFPEN Dominique Rio a cherché et trouvé une solution au casse-tête du traitement des huiles usagées dans les territoires dont les gisements sont trop limités ou trop éloignés pour être traités dans les grandes usines de régénération. The meeting, où 2 000 à 2 300 tonnes d’huiles usagées sont collectées chaque année, n’a plus d’autre option actuellement que l’expédition en métropole des déchets par bateau (un nouveau navire transportant des huiles usagées parmi des déchets dangereux a appareillé fin novembre au port de la pointe des Galets). Chimistes et ingénieurs des pétroles planchent sur le sujet de la régénération des huiles usagées depuis des décennies. Aucune solution vraiment satisfaisante n’était parvenue à se substituer au lourd et complexe processus physico-chimique de régénération nécessitant, pour être rentable, de traiter des dizaines de milliers de tonnes d’huiles usagées par an. En changeant complètement la donne, le procédé imaginé par Dominique Rio a toutes les caractéristiques d’une innovation de rupture : la simplification technique pour une efficacité supérieure, la taille réduite de l’installation, une consommation d’énergie et un coût de production nettement moindre, sans oublier bien entendu le progrès environnemental et économique de la régénération à l’infini du produit.
Un enjeu d’échelle mondiale
« J’ai entamé cette réflexion sur la régénération des huiles usagées il y a dix-sept ans, au vu des contraintes locales du traitement des huiles usagées. Leur régénération nécessite, en l’état actuel des technologies, de très gros gisements. On est à l’échelle d’une raffinerie. Il n’existe pas d’outil industriel permettant de s’occuper des petits gisements dans des territoires isolés comme le nôtre, ou dans les régions enclavées difficiles d’accès, peu peuplées et éloignées des centres industriels. In France, on pourrait citer aussi les Antilles, ou la Corse, confrontées au même problème. Toutes les îles européennes sont dans la même situation. Les industries minières, œuvrant dans des pays comme Madagascar ou ailleurs en Afrique, utilisent des engins de travaux gros consommateurs de lubrifiants. Elles non plus n’ont pas de réponse à ce problème. La solution est de pouvoir régénérer sur place tous ces petits gisements de déchets d’huiles. » Des unités de régénération des huiles usagées économiquement viables à partir de 2 000 tonnes de matière première par an représentent en conséquence un enjeu d’intérêt général considérable.
L’ultrafiltration à flux tangentiel appliquée aux lubrifiants
La solution imaginée par Dominique Rio repose sur l’ultrafiltration des huiles usagées à l’aide d’une membrane en céramique destinée à l’origine à l’enrichissement de l’uranium par concentration. Une technologie conçue par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour ses propres besoins. « Cette technologie de filtration est extrêmement efficace et l’outil est proportionné à nos besoins », explique Dominique Rio, qui lui donne une autre application. L’ingénieur l’intègre dans un dispositif d’ultrafiltration à flux tangentiel, qui fait passer le fluide tangentiellement à la surface du filtre. Plus besoin de réactions chimiques pour régénérer les huiles, seulement d’une solution mécanique utilisant une technologie de pointe pour les purifier. Des pompes conçues et fabriquées sur mesure assurent la circulation du fluide. Plusieurs sommités de l’ingénierie des pétroles ont apporté conseils et concours à la réalisation d’un pilote industriel grandeur nature en métropole. La technologie a été validée. « On sait que ça fonctionne. La prochaine étape sera de tester à La Réunion la solution technique dans un système d’économie circulaire, en coordonnant la collecte des huiles usagées, leur régénération et le retour des huiles régénérés sur le marché. »
Cyclevia, soutien du projet
L’avancée est majeure sur tous les plans. « L’installation a besoin d’un local de 400 m2. Elle n’émet pas de fumée, est peu bruyante et ne produit aucun effluent. » Autre supériorité : le procédé d’ultrafiltration régénère la totalité des huiles usagées, alors que le processus physico-chimique perd au moins 40 % de la matière en chemin. Le coût total du projet réunionnais approcherait les quatre millions d’euros, après 1,5 million d’euros de frais d’études dépensés depuis 2006, incluant le demi-million d’euros de l’étude technique, financée à 70 % par l’ADEME il y a cinq ans. L’éco-organisme national de la filière des huiles minérales, Cyclevia, soutient ce projet. Its general director, André Zaffiro, s’était exprimé à ce propos en mai dernier dans Leader Réunion. Cyclevia, qui a la responsabilité de la collecte et de la valorisation des huiles usagées également en Outre-mer, fournirait la matière première à l’unité de régénération locale.