Le projet de production locale de biodiesel à partir des huiles de friture franchit une nouvelle étape avec le lancement le mois dernier, par la start-up Biofuel Réunion, d’un label de collecte et de valorisation des huiles alimentaires usagées : Arsycle.
« Alon Arsycle tout l’huile friture po transform ali an biocarburant » proclament les trois jeunes scientifiques réunionnais fondateurs de Biofuel Réunion (Pierre Tambouran, Hugo Dieudonné et Jean-Laurent Camlindia), start-up créée en 2018 ayant pour ambition de valoriser localement les huiles alimentaires usagées en biodiesel. Ce nouveau label a pour objectif de structurer localement et durablement la filière de valorisation des huiles alimentaires usagées (HAU) produites à la Réunion, et de sensibiliser les professionnels de la restauration et le grand public sur cet enjeu environnemental. In the meeting, plus des trois quarts des huiles alimentaires usagées sont aujourd’hui rejetées dans les réseaux d’eau ou dans la nature, soit environ 4 millions de litres (4 000 tonnes). Or ce déchet peut être transformé en autant de litres de biocarburant. Un biocarburant produit localement permettra non seulement de réduire la pollution résultant de l’usage des huiles alimentaires tout en dynamisant le territoire par une activité industrielle nouvelle, mais de réduire aussi la pollution des véhicules : le biodiesel émet 90 % de gaz à effet de serre en moins qu’un carburant d’origine pétrolière. Dans le calendrier de leur projet, les trois fondateurs de Biofuel Réunion en sont à l’étape de la structuration de la filière de collecte de la matière première qui servira à produire du biodiesel péi à l’horizon 2025.
Comment devenir un arsycleur
Arsycle propose aux professionnels “ arsycleurs ” une solution de collecte et de valorisation conforme à la réglementation de l’élimination des HAU à laquelle ils sont assujettis. Moyennant une contribution de 15 euros par mois, Biofuel Réunion met à leur disposition des bacs de collecte qui sont récupérés deux fois par mois par Translog, entreprise de collecte partenaire du projet. Tant que l’unité locale de biodiesel ne sera pas opérationnelle, les huiles de fritures usagées collectées dans ce cadre suivront le même chemin que la part des HAU déjà valorisées par ailleurs, c’est-à-dire qu’elles sont expédiées en métropole pour être transformées en biocarburant. Arsycle inclut également un kit de communication (affichette, sticker, etc.) permettant aux restaurants de valoriser leur engagement auprès de leur clientèle, mais aussi sur les réseaux sociaux (site web www.arsycle.re, Facebook, Linkedin, etc.).
La future usine sur l’Eco Parc du Port
On devrait donc voir dans les mois qui viennent le label Arsycle fleurir à la porte de nombreux restaurants. Cent cinquante restaurateurs appuient le projet, ainsi que les trois établissements de la chaîne hôtelière Exsel. Les gisements de la restauration collective sont également recherchés, à commencer par celui de la restauration scolaire. Les particuliers sont également concernés par ce label. Ils peuvent déjà dans certaines villes contribuer à leur manière à la collecte des huiles de friture. Des bornes sont disposées à cet effet dans les déchetteries de la CINOR et de la CIREST. D’une surface de 3 000 m2, l’unité de production prendra place sur l’Eco Parc du Port, la zone d’aménagement destinée aux entreprises tournées vers l’environnement et la gestion des déchets. Prochaine étape pour Biofuel Réunion : en septembre, la budgétisation finale du projet et son financement, dont le bouclage ne devrait pas poser trop de difficulté vu la solidité du projet et les structures qui l’accompagnent actuellement : Technopole de la Réunion, Connections, Région Réunion, Ademe, BPI, France Active, Fondation Carrefour, Banque des Territoires, Village by CA, French Tech, laboratoire Chembiopro et Qualitropic, notamment…