L’association des professionnels du numérique à La Réunion tient sa prochaine assemblée générale dans les semaines qui viennent. Celle-ci actera le changement de positionnement de Digital Réunion qui élargit son champ d’action au-delà de l’écosystème initial de la filière numérique pour s’adresser à l’ensemble des entreprises consommatrices de numérique. Une nouvelle équipe va piloter ce changement. Après l’arrivée d’Antoine Devasle, fondateur du campus d’enseignement spécialisé dans le digital Crealise, à la présidence de Digital Réunion au mois de mars, Anaïs Sery, spécialiste en marketing, cofondatrice et animatrice de l’association Intelligence Artificielle Réunion, a été nommée fin avril à sa direction générale.
Sensibilisation, formation, accompagnement des entreprises numériques, représentation et défense des intérêts de la filière, mise en valeur de l’écosystème réunionnais (tout dernièrement à Vivatech, fin mai, sur le stand de la Région Réunion), etc. : les missions fondamentales de Digital Réunion ne changent pas. Mais si sa direction générale était restée vacante pendant plus de six mois, c’est que l’association avait besoin de clarifier son nouveau positionnement et de peaufiner sa nouvelle stratégie, ses ambitions et son organisation. Digital Réunion, créée en 1997 sous le nom d’ARTIC (voir encadré), ouvre une nouvelle page de son histoire en s’élargissant à de nouveaux acteurs. Une évolution au diapason du développement de la filière numérique (1,4 milliard d’euros de CA, 472 entreprises, près de 5 000 emplois en 2022), l’une des plus dynamiques de La Réunion, aux savoir-faire et services reconnus et sollicités par l’ensemble du tissu économique réunionnais. C’est en fait à une redéfinition des contours de la filière numérique que l’on assiste, et Digital Réunion est mobilisée pour mettre ses capacités d’expertise au service de toute l’économie. Sur le plan organisationnel, cette nouvelle dynamique tourne Digital Réunion vers les secteurs consommateurs de solutions numériques (les prestataires de services, types plateformes et créateurs de sites web) et non plus seulement vers les producteurs de solutions numériques, cœur de l’écosystème. Pour intégrer ces nouveaux acteurs, l’association va prendre la forme d’un cluster, comme il en existe dans plusieurs régions de France. C’est, pour Digital Réunion, une manière aussi de se repositionner dans le paysage de l’innovation, où œuvrent de nouveaux acteurs tels que la French Tech Réunion et, depuis le début de l’année, l’agence régionale de l’innovation.
Nouveaux statuts, nouvelle gouvernance
Digital Réunion est en train de négocier avec La Région Réunion, pour les trois prochaines années, le renouvellement du Contrat de filière numérique (le premier couvrait les années 2020 à 2023). Ce nouveau contrat témoignera de cet élargissement de ses missions. Beaucoup de petites entreprises, si elles travaillent avec l’informatique, n’ont encore qu’une vision parcellaire des bénéfices qu’elles peuvent en retirer. Digital Réunion fait sienne cette cause. « Nous nous adressons à tous les prestataires pour lesquels le numérique est indispensable et qui ont leur mot à dire sur les problématiques qui lui sont liées. Digital Réunion prend la forme d’un groupement dans ce but, pour pouvoir fédérer le maximum d’entreprises autour de ces problématiques et d’ambitions communes. Nous avons vocation à accompagner les initiatives, qu’elles émanent ou non de nos adhérents. Et c’est notre devoir de sensibiliser et d’accompagner les entreprises à toutes les révolutions qui surviennent en même temps et qui transforment l’économie : blockchain, intelligence artificielle, cybersécurité, informatique quantique », explique Antoine Devasle, président de Digital Réunion. Ce changement de paradigme et d’échelle entraîne une mise à jour des statuts de l’association, entérinant une nouvelle gouvernance, avec un second collège représentant les prestataires de services, un conseil d’administration renforcé par de nouveaux acteurs et la mise en place d’une coprésidence.
IA ET OUTILS NUMERIQUES : UNE INITIATION A LA PORTEE DE TOUS
Digital Réunion propose aux entreprises des sessions gratuites en ligne pour découvrir comment le numérique et l’intelligence artificielle peuvent les aider à progresser.
Digital Réunion met en œuvre ses nouvelles orientations via une première campagne de sensibilisation à ce que peut apporter aux entreprises l’intelligence artificielle, et le numérique en général, pour mieux produire et mieux vendre (site web, réseaux sociaux, fidélisation, expérience client, etc.). Ces sessions d’initiation à l’IA et au numérique ont lieu en ligne et sont gratuites. C’est une véritable opportunité offerte aux profanes. L’association souhaite sensibiliser 400 entreprises dans les mois qui viennent. La première session, le 14 mai, a réuni 67 inscrits. Digital Réunion profite ici des compétences de sa nouvelle directrice générale, Anaïs Sery, spécialisée à la fois en marketing digital et en intelligence artificielle (créée l’année dernière, l’association Intelligence Artificielle Réunion, qu’elle préside, fédère aujourd’hui 70 acteurs de l’IA locale).
ARTIC : CINQ AMBITIONS POUR ET AVEC LES ACTEURS DU NUMÉRIQUE
Clin d’œil au passé, Digital Réunion décline ses nouvelles ambitions d’après l’acronyme de son premier nom : ARTIC (Association réunionnaise des professionnels des technologies de l’information et de la communication)
- Accompagner et fédérer les acteurs et les structures de la filière numérique.
- Représenter et défendre les intérêts de notre écosystème.
- Transformer les talents en opportunités de business.
- Incuber les nouvelles tendances et développer les savoir-faire.
- Contribuer à l’inclusion numérique.