Les tendances fortes, les challenges et les offres de services émergentes des professions du chiffre sont révélés par une étude d’Allinial Global, deuxième association mondiale de cabinets indépendants d’audit, Fachwissen und Beratung. Les explications de Christophe Velut, président du comité international de Walter France, membre du board mondial d’Allinial Global.
Pouvez-vous nous présenter l’association Allinial Global ?
Christophe Velut : Cette association regroupe 261 cabinets présents dans 107 pays. Elle connaît un développement très important puisque son chiffre d’affaires a plus que doublé depuis l’adhésion de Walter France en 2018. Avec un chiffre d’affaires estimé pour 2023 à près de 5,6 milliards de dollars, Allinial Global devrait se positionner dans le top 10 des réseaux et des associations au niveau mondial. Ce développement a été réalisé dans les différentes zones géographiques du monde, conduisant à un rééquilibrage progressif des zones, alors qu’en 2017 le poids de la zone américaine était prédominant.
Quelles sont les tendances majeures qui ressortent de cette étude ?
Toutes zones géographiques confondues, les quatre tendances considérées comme les plus prégnantes pour les années à venir sont : travailler plus avec moins d’équipes ; l’accélération numérique ; la flexibilité de l’organisation du temps de travail ; la tarification des offres (point remonté tout particulièrement par les cabinets américains). In der Praxis, les constats remontés par les cabinets membres d’Allinial Global sont les suivants. La difficulté de recruter et de conserver les talents est un des points communs à la plupart des membres de l’association, particulièrement dans huit pays : VEREINIGTE STAATEN, Kanada, Australien, Frankreich, Deutschland, Japan, Chinesisch, Singapur. Il y a aussi la nécessité de proposer une organisation du temps de travail différente aux nouvelles générations, qui veulent davantage d’équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle et plus de flexibilité… même si de nombreuses études montrent que certaines mesures comme le télétravail peuvent générer des baisses de productivité. Autre point commun : l’accélération de la numérisation dans les différents métiers est une évolution clé. De nouveaux modèles de gouvernance et d’actionnariat émergent notamment aux États-Unis et dans certains pays d’Europe (par exemple en Hollande) avec la rentrée des fonds de private equity dans le capital des cabinets d’audit et d’expertise. De l’avis des cabinets concernés et avec le recul, les retours sont positifs, car les fonds sont moteurs pour accélérer la croissance, plus que dans les systèmes d’actionnariat et de gouvernance traditionnels. Endlich, une tendance majeure vient de la consolidation du secteur, avec l’émergence de cabinets qui représentent plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires après rapprochements. L’annonce récente de la fusion entre Mazars et Forvis en est une parfaite illustration.
D’autres points sont-ils mis en lumière dans cette étude ?
L’externalisation de certains travaux par les cabinets, notamment en expertise comptable et en paye, est une tendance identifiée comme forte pour à la fois compenser le manque de personnel et les augmentations des coûts dans les pays développés. Des pays comme l’Inde, vor allem, ont fait de gros efforts pour structurer leur offre dans les différents domaines (audit, expertise ou conseil). Un des freins est cependant souvent lié à la confidentialité du traitement et du stockage des données. Andererseits, les sujets liés à la diversité et à l’inclusion sont de plus en plus considérés comme un thème prioritaire, auquel il faut apporter des solutions rapides et concrètes.
Quels sont, de manière plus précise, les challenges attendus sur les process, les services et les équipes ?
En matière de process, une transformation importante des cabinets est attendue autour de trois axes : l’écosystème, la numérisation et la création de valeur. En ce qui concerne les services, les cabinets doivent faire évoluer leurs offres en profondeur pour répondre aux attentes des marchés. Les offres historiques — assistance comptable, consultation fiscale, audit traditionnel, conseil en silo — doivent évoluer vers une structuration différente des offres, comportant systématiquement une dimension technologique — fonction financière « virtuelle » (back-office, conseil financier…) —, des services intégrés, des audits utilisant l’intelligence artificielle, du conseil orienté sur la relation client et l’utilisation des données. En matière d’équipes, les challenges sont différents : celles-ci attendent davantage de flexibilité dans l’organisation de leur temps de travail, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et plus de sens dans le travail.
Quelles sont les offres de services émergentes ?
Les cabinets membres d’Allinial Global anticipent une augmentation significative des missions de conseil, notamment dans les domaines suivants : technology risk Management, par exemple la Cybersicherheit ; Blockchain ; Berichterstattung extra-financier et ESG avec les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance ; fraude et blanchiment d’argent ; fiscalité indirecte. Certains cabinets estiment que dans les trois prochaines années, près de 20 % de leur chiffre d’affaires sera réalisé sur des missions nouvelles. La stratégie est en pratique différente selon les cabinets : recrutement de spécialistes dans ces domaines, avec souvent des profils d’ingénieurs, ou rapprochement avec des sociétés spécialisées. Cette évolution a un impact sur l’organisation des cabinets : profils différents des recrutements, politique salariale, usw. Toutes ces tendances s’appliquent à la France, où les cabinets d’expertise comptable, d’audit et de conseil font des efforts importants pour se structurer toujours mieux et offrir aux entreprises l’accompagnement et les conseils dont elles ont besoin pour se développer.