Après le passage du cyclone Belal cette année, de Freddy en 2023 et de Batsirai en 2022, les services de l’État travaillent avec les collectivités, les entreprises et les associations à l’impact direct sur l’île d’un cyclone tropical très intense. Tel était l’objet du séminaire Cyclonex, mis en place par la préfecture en novembre 2022, qui s’est réuni pour la troisième fois le 14 novembre.
Services de l’État, sécurité civile, forces armées, sociétés en charge de la distribution de l’eau et de l’électricité, entreprises, associations et même journalistes : cette troisième journée d’exposés, de témoignages et d’échanges a réuni 350 participants. Elle a commencé par les prévisions pour la prochaine saison de Météo France (9 à 13 tempêtes et cyclones attendus). Un point d’étape a été fait sur les actions entreprises à la suite du passage de Belal. Puis le séminaire s’est attaqué au plus dur : le travail d’anticipation, dans tous les domaines, pour faire face à l’impact d’un cyclone de grande intensité qui ravagerait l’île. Le premier constat, au vu de l’importance du public, c’est que la crainte que La Réunion ait à affronter une telle épreuve est désormais dans un coin de toutes les têtes. Le témoignage d’un officier de la sécurité civile ayant vécu le cyclone Irma sur l’île Saint-Martin en 2017, avec des pointes de vent jusqu’à 400 km/h, a résonné dans une salle dramatiquement silencieuse. De même que l’évocation, sur l’île caribéenne, du traumatisme des pillages, y compris entre voisins, au lendemain de la catastrophe, battant en brèche l’illusion d’un élan social de solidarité dans l’épreuve.
Se préparer au pire
C’est, sous différents angles, d’une sorte d’état de guerre dont il a été question. Que se passerait-il au lendemain du passage d’un cyclone majeur, que faire, qui déciderait et ferait quoi, que préparer avant son passage, comment organiser les secours avant, pendant et après, etc. ? Gestion de crise, transmission, soutien sanitaire des personnes vulnérables, moyens d’intervention, rétablissement des réseaux, système d’alerte (avec la fin annoncée de la préalerte jaune mal comprise), etc. Le séminaire a fait prendre conscience, non seulement de la gravité d’une pareille situation, mais du travail considérable qui doit être entrepris en amont. Un appel a notamment été lancé aux entreprises, à commencer par la grande distribution, afin qu’elles se penchent sérieusement sur le problème.
