La crise sanitaire du Covid-19 a eu de nombreuses conséquences, dont celle d’invisibiliser encore plus les femmes dans les médias. Un constat souligné par un rapport gouvernemental sur le sujet.
« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »
La crise sanitaire donne-t-elle raison à Simone de Beauvoir ? Toujours est-il que le constat est tombé : le confinement a accentué le recul de la représentation des femmes dans les médias. Souvent présentes dans les reportages comme des témoins de la vie quotidienne, elles sont a contrario très peu conviées sur les antennes et les ondes pour apporter leur expertise et leur regard critique sur l’actualité. Un rôle majoritairement attribué aux hommes. Qu’il s’agisse de la télévision, de la radio, de la presse écrite ou encore du numérique, les stéréotypes de genre ont regagné en force face à l’urgence de la crise sanitaire. C’est en tout cas ce que montrent les études récentes réalisées par l’INA (Institut national de l’audiovisuel), le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) et le gouvernement, qui a rendu son rapport sur le sujet à la rentrée 2020.
Les stéréotypes de genre
On y apprend que, bien que les femmes représentent 52 % de la population française, seulement 41 % ont été présentes sur les antennes et les ondes durant la période du confinement. En revanche, elles ont été surreprésentées parmi les témoins (55 %) pour parler de la façon dont elles vivaient la crise sanitaire, le confinement ou l’école à la maison. De plus, elles ont été une nouvelle fois assignées aux métiers du soin (aides-soignantes, infirmières) ou de première ligne (caissières). A l’inverse, les hommes ont été omniprésents dans les médias (57 % de prise de parole en moyenne et jusqu’à 80 % sur certaines chaînes de télévision) pour intervenir en tant qu’experts en virologie, en économie ou en relations internationales.
Ce phénomène d’invisibilisation des femmes est concret : le soir en moyenne, si vous regardez la télévision de 21 h à 23 h, vous verrez et entendrez pendant 1 h 30 des hommes ! Cette sous-représentation dans les médias n’est qu’un pan d’une société globalement inégalitaire. On constate en effet le même problème chez les entrepreneurs. Ainsi, la quatrième édition de l’Index Mastercard des femmes entrepreneuses, classement analysant les progrès réalisés par 58 pays pour faire augmenter le nombre de femmes entrepreneures, a positionné la France en dix-huitième position. Une place qui témoigne des efforts devant encore être réalisés pour rendre visibles les femmes dans le monde économique.