Dans leur publication « Algues alimentaires : un marché prometteur », parue en mars 2024, les analystes des Échos Études dressent un panorama complet de la filière, décryptent les opportunités de croissance pour l’industrie agroalimentaire et les défis à relever pour développer ce marché en Europe.
Face aux nombreux défis démographiques et environnementaux, les algues apparaissent comme un aliment du futur aux nombreux atouts. La culture d’algues est une des cultures les plus durables au monde, les algues n’ayant besoin ni d’engrais, ni d’eau douce, ni de pesticide. Par ailleurs, les algues captent le carbone, luttent contre l’acidification des océans et jouent un rôle important dans la préservation de la biodiversité. Au niveau de l’alimentation humaine, les algues sont riches en fibres, en micronutriments et sont source de protéines. Elles sont considérées comme des aliments sains et peu caloriques, qui offrent de nombreux bénéfices pour la santé.
Un aliment traditionnel en Asie
Les potentialités des algues (macroalgues et microalgues)sont considérables, mais l’industrie en Europe est encore balbutiante, en comparaison de l’Asie, où la consommation d’algues fait partie de l’alimentation quotidienne depuis des siècles. Aujourd’hui, l’Asie domine la production mondiale d’algues avec 97 % des volumes, une production issue de l’algoculture à 99 %. En Europe, malgré la volonté des institutions européennes, la production reste très réduite et l’algoculture ne représente que 4 % des volumes. Dans ce contexte, la France, au deuxième rang européen derrière la Norvège, a des cartes à jouer. Elle dispose d’un écosystème déjà constitué de chercheurs, d’industriels et de start-up et dispose, par ailleurs, du premier champ naturel d’algues en Europe, situé au large du Finistère.
Un immense potentiel à exploiter
Pour changer d’échelle, il faudra relever plusieurs défis : soutenir la recherche dans un domaine où il reste encore d’énormes champs d’études à explorer, faire évoluer une réglementation mal adaptée à la filière ou encore favoriser un meilleur apprentissage de la consommation (familiarité avec le goût, la texture, connaissance des différentes espèces et de leurs propriétés, recettes…).
