Air Austral peut souffler momentanément : la compagnie dispose de 6 mois pour présenter un plan de restructuration, selon la Commission européenne. Cette dernière a donné le 18 janvier son feu vert à une mesure de sauvetage annoncée fin août 2021 : le versement par l’Etat d’un prêt de 20 millions d’euros, complémentaire des 80 millions de PGE déjà contractés par Air Austral. Mais pas à n’importe quelle condition. Les lignes directrices de la Commission concernant les aides d’Etat au sauvetage et à la restructuration permettent aux États membres d’aider les entreprises en difficultés pour autant, notamment, que les mesures publiques de soutien soient limitées dans le temps, bien ciblées, et proportionnées. « Les entreprises doivent payer une rémunération appropriée à l’État et l’effet négatif des mesures sur la concurrence doit être limité, souligne la Commission. Dans le cas présent, la France a démontré que le montant du prêt est proportionné par rapport aux besoins de financement. De plus, le prêt dont l’échéance est fixée à six mois sera assorti d’un taux d’intérêt suffisamment rémunérateur ». Bruxelles donne donc son feu vert, estimant que « le prêt préservera à court terme les activités de la compagnie et contribuera à éviter des pertes immédiates ». La Commission semble avoir reçu des assurances de l’Etat : « À défaut d’un remboursement dans un délai de six mois après la date d’octroi, la France s’est engagée à notifier, soit un plan de restructuration permettant de rétablir la viabilité à long-terme de l’entreprise, soit un plan menant à la sortie d’Air Austral du marché », poursuit-elle dans son communiqué. Air Austral a réagi dès le lendemain en estimant que les 20 millions de l’Etat devraient lui permettre de « sécuriser sa trésorerie et de préparer l’avenir ». La compagnie annonce qu’elle planche d’ores et déjà sur « un plan de restructuration qui garantisse la continuité de son activité sur le long terme ainsi que la pérennité de ses emplois ».