La rétractation de la République du Congo, qui avait fait part de son intention d’apporter 15 millions d’euros au capital de Corsair avant de changer d’avis fin juillet, avait fait douter de la capacité de la compagnie à se redresser.
Elle a besoin, a minima, de l’injection de 30 millions d’argent frais, en plus de l’effacement de 100 millions de dettes par l’État, pour espérer des jours meilleurs. Au terme du dernier exercice (octobre 2022-septembre 2023), Corsair a enregistré une perte de 37 millions d’euros, après un trou de 114 millions lors de l’exercice précédent. Pascal de Izaguirre, président-directeur général de Corsair, vise un retour à l’équilibre en 2023-2024, mais il lui faut trouver de solides arguments pour rassurer la Commission européenne, qui doute de sa viabilité à long terme.
Il a trouvé un nouvel actionnaire toujours en Afrique. Le 9 septembre dernier, la compagnie a annoncé la montée à son capital d’un petit actionnaire qui devient gros : Abbas Jaber, qui était entré à hauteur de 4 % dans le tour de table de 2020, quand des intérêts à dominante antillaise avaient sauvé une première fois Corsair. L’homme d’affaires libano-sénégalais également titulaire de la nationalité française, accepte d’injecter 15 millions d’euros, ce qui lui confère 40 % des actions de la compagnie. « Son engagement précédent et sa parfaite connaissance de l’Afrique avaient déjà contribué à notre dynamisme, commente Pascal de Izaguirre. Son retour en tant qu’actionnaire direct, avec une participation substantielle, démontre non seulement son intérêt continu pour Corsair, mais aussi sa confiance en la stratégie d’entreprise et de développement que nous prenons. » Actif dans plusieurs secteurs industriels à la fois en Afrique de l’Ouest et en France métropolitaine, également passionnée d’aviation, Abbas Jaber dit croire « au développement que Corsair mène en Afrique, offrant à la compagnie un levier de croissance significatif ».