C’est le constat que fait l’organisation réunionnaise de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), au vu des résultats d’une étude menée en janvier 2024 sur l’adaptation du management à la diversité des populations.
« Ce travail remarquable est essentiel, car l’inclusion est la base du bien-être des équipes et aussi de la performance de l’entreprise. Nous sommes sur une question primordiale de l’attractivité de nos professions libérales sur un territoire très spécifique en matière de diversité », juge Abdoullah Lala, président de l’UNAPL Réunion. L’étude « Adapter le management à la diversité des populations des entreprises insulaires » est financée par le Fonds d’amélioration des conditions de travail. Pour la mener à bien, l’équipe de l’UNAPL Réunion a rédigé deux guides d’entretien : un pour les dirigeants, un pour les salariés. Un total de 150 contacts ont été pris et 50 % des entretiens ont duré une heure, signe de l’importance de cette question pour les participants.
Un projet collectif
Pour la plupart des dirigeants interrogés, la diversité se conjugue au pluriel. Ce qui explique que, souvent, les actions ne sont pas formalisées. D’autre part, la taille des entreprises favorise la relation de proximité. Deux tiers des entreprises étudiées sont des TPE de moins de 10 salariés. Il n’en reste pas moins qu’une majorité des dirigeants interrogés témoignent de l’importance à leurs yeux de s’adapter aux pratiques religieuses et culturelles des salariés. Hors jours fériés, des jours de congés sont offerts à l’occasion de certaines fêtes religieuses. Les préférences alimentaires sont aussi prises en compte. Dans certains métiers de la santé, et plus spécifiquement dans les pharmacies, la mixité culturelle des équipes apparaît comme un atout en permettant de mieux répondre aux attentes de la clientèle, elle-même diversifiée.
Un terreau fertile pour la réussite
Les valeurs portées par la diversité favorisent les conditions d’une cohésion renforcée dans les équipes et aussi un meilleur engagement des salariés. Près d’un tiers des dirigeants considèrent que soutenir des pratiques inclusives dans l’entreprise améliore les conditions de travail. Moins de tensions et de stress pour les équipes, y compris pour le dirigeant. L’organisation du travail est discutée sereinement en considérant les attentes des individus et l’intérêt de la communauté de travail. L’impact est considéré comme réel sur l’agilité et la créativité de l’entreprise, sur l’autonomie des équipes, ainsi que sur l’image de marque de l’entreprise. Et le dirigeant se sent soutenu dans son management : 80 % des dirigeants interrogés n’ont pas à gérer de conflit lié à la diversité au sein de leur équipe. In fine, tous ces facteurs concourent à la performance globale de l’entreprise (performance économique, sociale et sociétale), affirment les dirigeants interrogés.
Hommes et femmes : l’inégalité dans la diversité
Dans cette apologie de la diversité, les femmes n’en demeurent pas moins très peu représentées dans les postes de cadres (19 % seulement) et, par contre, dominantes dans la catégorie « employés ». Les dirigeants interrogés déclarent mettre en œuvre diverses actions pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée. Ces actions concernent principalement la flexibilité des horaires, l’organisation souple des congés, notamment pour la garde d’enfant malade, le télétravail choisi et, dans les activités fonctionnant le samedi ou le dimanche, une concertation collective pour organiser le temps de travail.
