Requinqué par la remontée des cours mondiaux du sucre depuis le début de la guerre en Ukraine, Tereos Océan Indien est prêt à mettre six millions d’euros sur la table pour participer à la relance de la filière canne. Son directeur général Philippe Labro l’a annoncé le 20 mars dans la presse quotidienne réunionnaise. Le résultat catastrophique de la dernière campagne (1,3 million de tonnes de canne) et les perspectives maussades pour la campagne 2023 suscitent en effet une inquiétude grandissante quant à la pérennité de cette culture. 1 500 hectares ont été perdus au cours des deux dernières années, révèle le groupe industriel, alors que l’érosion de la sole cannière avait été réduite à 200 hectares par an depuis le début de la décennie précédente. Tereos Océan Indien précise qu’une partie de l’enveloppe de six millions d’euros aidera les planteurs à acheter leur engrais, dont les cours ont explosé depuis 2021. L’utilisation de l’autre partie sera décidée collégialement par l’interprofession, selon Philippe Labro. À l’approche de la coupe 2023, qui débutera en juillet, la filière est confrontée à une addition de difficultés. À l’augmentation du prix des engrais s’ajoutent l’interdiction progressive des molécules herbicides, qui génère une baisse des rendements aux champs, et le manque récurrent de main-d’œuvre au moment de la récolte. Et si les conditions climatiques ont été globalement favorables à la repousse de la canne au cours des derniers mois, le sud de l’île est confronté à une sécheresse très sévère qui affectera les tonnages.
Canne à sucre : Tereos met 6 millions d’euros sur la table
